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Comment l’Histoire de la femme influence celles que nous sommes aujourd’hui ?

Partie 2

 

Cet article fait suite à celui de la semaine dernière sur les lignées féminines (que vous pouvez retrouver par ici).

Plusieurs femmes ont marqué les esprits dans l’Histoire. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler des sorcières, des faiseuses d’anges et des libres penseuses ; leur histoire, leur impact, leur influence.

 

Les sorcières

Une sorcière est une femme qui pratique la sorcellerie et la magie. On a longtemps entendu dire qu’elles pactisent avec le diable afin d’obtenir des pouvoirs ou autres privilèges.

Elles ont toujours fait partie de l’Histoire. C’est à partir du Moyen Âge que les persécutions débutent. L’Église les voyait alors comme une menace pesante. Il est difficile d’obtenir un chiffre sur les femmes victimes des chasses aux sorcières. Les estimations sont de 110 000 procès et 60 000 condamnations à mort, sur à peine deux siècles (entre le 14e et le 16e siècle).

Ces femmes appartenaient le plus souvent aux classes populaires.

Elles nourrissent l’imaginaire populaire, mais elles permettent également de comprendre en partie la société moderne ; la chasse aux sorcières sert de métaphore pour comprendre l’ordre social. C’est après l’expulsion des Juifs d’Europe que commence cette chasse. Elles sont accusées de posséder des traits physiques démoniaques, tout comme l’étaient les Juifs. Les juifs devaient à l’époque porter une coiffe et cela devient le fameux chapeau pointu. La sorcière devient le bouc émissaire, de remplacement. Une question à se poser est la raison pour laquelle une société a besoin d’avoir en permanence une victime. Une équité sociétale ne semble pas possible.

Leur portrait est finalement blanchi durant les années 70’, grâce aux mouvements féministes.

Aujourd’hui, des mouvements prônent la réhabilitation des sorcières ; « Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n’avez pas réussi à brûler ». Le portrait de la sorcière est une figure de revendication, de résistance, de libération et d’émancipation ainsi qu’un symbole de lutte face aux oppressions et aux dominations.

La sorcière pourrait donc être définie comme l’incarnation de la femme qui refuse la soumission aux normes et aux contraintes sociales. Comme un modèle de femme marginalisée ou exclue pour son mode de vie et de sa résistance face à cela. Je peux donc le crier haut et fort : je suis une sorcière (à priori, je ne crains plus rien).

Il faut aussi rappeler que les premières chasses aux sorcières concernaient les avorteuses, condamnées pour meurtre d’enfants. Vous voyez déjà le lien avec le portrait suivant ? 😉

 

Les faiseuses d’ange

Les faiseuses d’ange, également connues sous le nom d’« accoucheuses clandestines », étaient des femmes qui pratiquaient des avortements illégaux dans le passé.
Les faiseuses d’ange étaient souvent des femmes plus âgées qui avaient appris à pratiquer des avortements illégaux par le biais de réseaux informels.
Pour rappel, la dépénalisation de l’avortement date uniquement de 1990 en Belgique.

Elles ont joué un rôle important dans l’histoire de la santé reproductive des femmes, mais leur pratique a également eu des conséquences graves pour la santé des femmes.
Elles n’avaient guère d’outils adéquats et réalisaient leurs pratiques avec les moyens du bord. Elles sont d’ailleurs souvent représentées avec des aiguilles à tricoter.

Elles exerçaient en secret et les risques étaient très élevés ; à la fois pour la vie de la maman et pour elle.
Les avortements pratiqués par des faiseuses d’ange étaient souvent dangereux et pouvaient entraîner des complications graves, telles que des infections, des hémorragies ou même la mort. De plus, les femmes qui ont eu recours aux services de faiseuses d’ange ont souvent été stigmatisées et marginalisées dans la société.

Aujourd’hui, la plupart des pays ont légalisé l’avortement et ont mis en place des réglementations pour garantir que les femmes ont accès à des soins de santé reproductive de qualité. Cependant, il reste des endroits dans le monde où l’avortement est illégal, fortement réglementé, voire redevenu illégal, ce qui peut pousser les femmes à recourir à nouveau à des faiseuses d’ange.

Il est essentiel de continuer à sensibiliser les personnes à l’importance de la santé, sous tous ses aspects, afin de garantir un accès à des soins de santé de qualité et sûrs.

Nous avons été baignés dans une société judéo-chrétienne. Cela peut en partie expliquer les réticences de certaines personnes face à cette pratique.
Toutefois, comme le démontre actuellement la situation aux États-Unis, l’interdiction de l’avortement ne diminue en aucun cas son taux.
Aujourd’hui, les femmes ont le droit de décider de leur futur, elles ne sont plus sous l’autorité d’un mari, de leur famille.

Ce portrait singulier a permis cette évolution pour la santé et la liberté de choix des femmes.

 

Les libres penseuses

Les libres penseuses sont représentées par un groupe de femmes engagées dans la lutte pour l’égalité et la justice sociale. Elles sont des représentantes de la diversité, qu’elle soit culturelle, ethnique ou religieuse. Ces femmes ont un point commun : elles refusent de se plier aux normes sociales, aux stéréotypes de genre et aux préjugés, si cela est dû au simple fait d’une imposition sans sens.

Les libres penseuses sont des femmes qui osent s’exprimer et exprimer leur point de vue sur les questions qui leur tiennent à cœur. Elles remettent en question les normes et les valeurs dominantes de la société, elles critiquent les structures de pouvoir et les inégalités. Elles proposent des alternatives, des modes de vie alternatifs, des méthodes de résistance, des formes de solidarité.

Les libres penseuses peuvent inspirer la génération future à travers leur courage et leur engagement. Elles montrent qu’il est possible de s’opposer aux normes dominantes, et de construire des alternatives progressistes et inclusives. Elles montrent que la solidarité et l’entraide peuvent être des valeurs puissantes, motivatrices et mobilisatrices.

Imaginez maintenant ces femmes dans les décennies, les siècles précédents.
Il n’y a pas eu de chasse aux libres penseuses, mais beaucoup d’entre elles ont subi des conséquences tragiques de leur prise de position ; enfermement en internat, couvent, prison, asile…
D’ailleurs, voici quelques qualificatifs qui leur sont publiquement attribués : « vagabonde », « hystérique », «  fille-mère », « prostituée », « fugueuse », « cheffe de bande », « punk », « crapuleuse »…

Étouffées et contraintes depuis des décennies par le poids des normes juridiques, religieuses, médicales et/ou familiales, ces femmes « incorrigibles et rebelles » ont néanmoins réussi, par leurs résistances, à devenir des actrices du changement social, culturel et politique.

Si leurs histoires vous intéressent davantage, voici deux sources bibliographiques intéressantes :

  • « Les libres penseuses : femmes d’exception qui ont marqué l’histoire » de Michel Onfray, édition Flammarion
  • « Les femmes et la liberté de pensée » de Florence Montreynaud, édition Des femmes

 

Des femmes singulières

Merci à toutes les femmes qui ont porté et endossé ces rôles.
Nous vous honorons ! Nous sommes marquées au fer rouge par votre volonté et votre détermination.

Ces femmes sont inspirantes, elles ont contribué à la lutte pour l’égalité et la justice sociale.
Leur point de vue est unique et précieux, et leur engagement doit être salué.
Leur message est clair : soyons libres de penser et d’agir pour construire un monde meilleur.

Parce que la vie, c’est quand l’âme agit !

Merci à elles.